Le Cardinal Ambongo, accompagné de deux de ses auxiliaires, Mgr Edouard Kisonga et Mgr Carlos Ndaka, s’est rendu au quartier Kimwenza pour consoler la population de cette partie de la capitale enclavée à cause des érosions et des ravins. « C’est triste de voir ce que vivent les congolais de ce coin oublié de Kinshasa », déclaré le Cardinal, face notamment à la disparition de la route principale qui relie ce quartier au reste de la ville de Kinshasa. « J’ai emprunté cette route à plusieurs reprises. Constater aujourd’hui qu’elle a disparu, d’une manière aussi dramatique, me broie le cœur.
J’imagine la souffrance de toutes les familles dont les maisons ont été englouties dans ce ravin et une partie importante de la population de Kinshasa ne sait plus sortir. Pour arriver ici, nous avons dû effectuer un grand détour. C’est impensable », a déclaré l’archevêque de Kinshasa. Pour lui, ce qu’il trouve grave est que le ravin qui a détruit la route à Kimwenza n’a pas commencé aujourd’hui et encore moins il y a deux ou trois ans passés. Ce ravin a commencé depuis longtemps. Et, a-t-il regretté, tous les décideurs d’hier ont vu venir ce ravin et l’on laissé, jusqu’à atteindre ce niveau. C’est là, a-t-il soutenu, qu’on voit tout de suite le peu de considération que les dirigeants congolais ont pour le peuple. « J’ai vu comment cette population est complètement désemparée, parce que le ravin continue à s’élargir. Après avoir vu cela, ma responsabilité de pasteur est d’aller, au nom de ce peuple, en parler à qui de droit. Dans le contexte d’aujourd’hui, il s’agit du président Félix Tshisekedi. Il n’était pas là hier quand le ravin a commencé, mais c’est lui qui est aujourd’hui au pouvoir. Je connais aussi son souci de mettre en avant la devise de son parti, laissée par son père : « le peuple d’abord ». Et c’est ce peuple qui est aujourd’hui meurtri », a indiqué le Cardinal Ambongo.
Le Cardinal auprès de ses brebis
Pour sa part, le père Rigobert Kyungu, Provincial des Jésuites d’Afrique Centrale (Angola et RD Congo), qui a souhaité la bienvenue au Cardinal Ambongo, au nom de toutes les « brebis » de Kindele et de Kimwenza, a indiqué que la présence de l’archevêque de Kinshasa « aide à comprendre ce que dit le Pape François lorsqu’il parle des pasteurs qui sentent l’odeur des brebis ». Face à la détérioration de la route principale de Kimwenza, le Père Kyungu a rappelé que, dans le temps, l’axe Lovanium - Kimwenza constituait une priorité nationale, car plusieurs intellectuels du pays ont bénéficié du cadre silencieux de la colline de Kimwenza pour bien assimiler leurs matières. En effet, a-t-il fait savoir, beaucoup ont fréquenté la bibliothèque de la Faculté Saint Pierre Canisius de Kimwenza, classée parmi les meilleures bibliothèques d’Afrique centrale dans le domaine des sciences humaines. C’est aussi à Kimwenza, a poursuivi le Père Kyungu, que plusieurs autorités du pays ont envoyé leurs filles pour être formées au prestigieux lycée des religieuses du Sacré-Cœur. « Malheureusement, depuis une bonne vingtaine d’années, l’on a vu cette route se dégrader progressivement sans que l’on ne s’en occupe comme il se doit », a-t-il regretté. Néanmoins, a fait savoir le Père Kyungu, en dépit de ce désintérêt flagrant, Kimwenza n’a cessé de se développer car on y trouve aujourd’hui l’Université Loyola du Congo, récemment classée parmi les dix meilleures universités de la République. « N’eût été l’arrêt des cours à cause de la pandémie, vous auriez vu des centaines de jeunes que nous formons ici. Depuis longtemps, les Congrégations religieuses présentes en ces lieux emploient des centaines de travailleurs, s’occupant ainsi du bien-être de plusieurs familles de ces milieux », a-t-il indiqué
Des conséquences nombreuses et fâcheuses
Pour le père Kyungu, les conséquences de la dégradation de la route Kimwenza –Université de Kinshasa (Unikin) sont à la fois nombreuses et fâcheuses. « Des populations ont perdu leurs maisons et leurs commerces, des écoles ont été englouties dans les ravins, des personnes âgées ne peuvent plus se déplacer, etc. Si rien ne se fait avec urgence, dans les tous prochains jours, nous allons aussi perdre de nombreuses vies humaines. Des morts, n’y en a-t-il pas déjà assez dans notre pays ? Ne pouvons-nous pas prévenir et protéger ces vies avant que le pire n’arrive ? », a déclaré le Père Kyungu. Face à la souffrance du peuple, ce dernier a ainsi demandé au Cardinal Ambongo d’être le porte-parole de ce peuple qui souffre et de ces sans-voix qui ne savent pas se faire entendre où se prennent les grandes décisions du pays, afin que ceux qui ont mandat et autorité de veiller à la destinée de la population agissent réellement en faveur de ce peuple qui souffre.
Visite de l’université Loyola
Par la suite, le Cardinal Ambongo a visité l’université Loyola du Congo des Pères Jésuites. A cette occasion, il a indiqué que ces fils de St Ignace se sont toujours consacrés à la formation intellectuelle et l’université Loyola est une université sérieuse qui se développe à Kimwenza. « Il fallait que je la visite, malgré la route inexistante… Je suis émerveillé par ce que j’ai vu. Allez de l’avant. Notre souhait, notre espérance est que cette université puisse rayonner, comme elle rayonne déjà, mais c’est un peu dans un coin perdu, à cause de l’état de la route que nous venons de voir. Cela ne permet peut-être pas à beaucoup d’étudiants d’avoir accès à cette université. Ainsi, les deux objectifs de ma visite d’aujourd’hui vont de pair : le développement et le rayonnement de l’université Loyola ainsi que la possibilité de désenclavé ce coin », a fait savoir le Cardinal Ambongo. Ce dernier a reçu comme cadeau, des mains du Père Provincial des Jésuites, Rigobert Kyungu, une œuvre d’un « grand cœur qui couvre l’Afrique », mais aussi des livres qui nourrissent le cerveau.
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