Brasilia, 22 août – Dans les couloirs animés du Forum interreligieux du G20 de cette année à Brasilia, une réunion qui précède le sommet annuel du G20, un mélange diversifié de leaders religieux, de responsables gouvernementaux et d'universitaires s'est réuni autour d'un ordre du jour partagé et urgent.
Parmi eux se trouvaient des ministres du gouvernement brésilien et des technocrates passionnés, tous plongés dans des discussions approfondies qui couvraient de la gestion environnementale aux crises sanitaires mondiales, de l'aide humanitaire aux défis de la migration, et de la corruption et de la pauvreté omniprésentes aux tentacules de l'injustice mondiale.
Ce forum, un canal indispensable de dialogue entre différentes traditions religieuses et les décideurs politiques, n'est pas seulement un lieu d'échange académique mais aussi un puissant vecteur d'impact dans le monde réel. Il souligne la position unique des communautés religieuses en tant que défenseurs et acteurs sur la scène mondiale, capables de combler les divisions et de favoriser les impératifs communautaires et éthiques nécessaires pour relever les défis mondiaux actuels.
Un thème prédominant de cette année était le "courage moral", une vertu puissamment défendue par Nelson Mandela. Les délibérations ont mis en lumière les ressources considérables — humaines, financières et autres — à notre disposition qui restent sous-utilisées en raison d'une crise spirituelle et morale omniprésente. Le pape François a souvent parlé de cette crise, suggérant que ce à quoi nous sommes confrontés n'est pas seulement une série de défis mondiaux mais une léthargie spirituelle profonde, un manque de volonté de convertir le potentiel en action.
Ce qui ressort du forum est un appel clair pour que les leaders religieux incarnent et promeuvent le courage moral. C'est un appel à exploiter leurs plateformes influentes non seulement pour dire la vérité au pouvoir mais aussi pour mobiliser leurs vastes réseaux pour une action éthique tangible. Cela est particulièrement vital à une époque où la foi dans de nombreuses institutions semble décliner, et le tissu moral de la société semble de plus en plus effiloché par les pressions de la modernité et les complexités de l'interdépendance mondiale.
Les discussions lors du forum ont rappelé que le courage moral n'est pas simplement l'audace d'agir face à la peur, mais la résolution de persister face à l'apathie et au cynisme. Il s'agit de l'audace d'imaginer un monde plus équitable et de la persévérance pour se battre pour celui-ci, soutenue par une compassion profonde pour ceux qui souffrent d'injustice et de privation.
Allant de l'avant, le forum a proposé plusieurs voies pour surmonter cette inertie. Une approche consiste à favoriser une plus grande collaboration interconfessionnelle, non pas comme un symbole cérémoniel d'unité mais comme une alliance stratégique qui exploite l'influence collective pour une plus grande défense, action et impact. Une autre consiste à investir dans l'éducation qui informe mais aussi forme les individus dans le raisonnement moral et éthique, équipant les générations futures avec la sagesse et la vertu nécessaires pour aborder efficacement ces problèmes mondiaux complexes.
De plus, le forum a souligné la nécessité pour les communautés religieuses de s'engager plus profondément avec les avancées technologiques et les innovations qui peuvent aider à amplifier leurs efforts et à atteindre un public plus large. Cela est crucial dans un monde où les plateformes numériques peuvent amplifier les messages d'espoir et de solidarité à travers les frontières, transformant potentiellement la sympathie passive en engagement actif.
Le plus important, le Forum interreligieux du G20 n'était pas seulement une rencontre d'esprits mais une confluence de cœurs, unis par la conviction partagée que la foi et le courage moral peuvent effectivement déplacer des montagnes. Le défi maintenant est de traduire cette conviction en actions soutenues qui abordent les causes profondes de la pauvreté mondiale et de l'injustice. C'est une tâche redoutable, mais comme le forum l'a montré, elle n'est pas insurmontable. Avec le courage moral comme boussole, nous pouvons tracer un chemin vers un monde plus juste et compatissant.
Le courage moral, tel qu'il a été mis en évidence lors du Forum interreligieux du G20, va au-delà de la simple capacité à affronter la peur, la douleur, le danger ou l'incertitude. Il représente un engagement plus profond et plus soutenu envers la justice et le bien commun, même à un coût personnel significatif. Nelson Mandela, dont la vie et l'héritage ont servi de pierre angulaire aux discussions, a incarné cette vertu. Emprisonné pendant 27 ans pour son opposition à l'apartheid en Afrique du Sud, Mandela n'a jamais vacillé dans son engagement envers la démocratie, l'égalité et l'apprentissage, malgré d'énormes pressions personnelles et politiques. Sa capacité à pardonner à ses oppresseurs et son élan à réconcilier une nation divisée par la ségrégation raciale systémique ont montré non seulement un courage moral mais aussi un engagement profond envers le leadership éthique et l'humanité.
Ce récit de la vie de Mandela et sa fortitude morale résonnent profondément lorsqu'on discute des réservoirs inutilisés de ressources humaines, financières et technologiques disponibles aujourd'hui. Le forum a posé que le cœur de nombreux problèmes mondiaux n'est pas l'absence de solutions mais la volonté collective de les mettre en œuvre. Ici, l'héritage de Mandela sert de phare, éclairant le chemin de l'indifférence et de l'inaction à l'engagement et à la justice.
En ajoutant une dimension spirituelle au dialogue, les réflexions du pape François sur le milieu mondial actuel font écho à un sentiment similaire. Il décrit notre époque comme marquée par une crise spirituelle où les moyens de répondre aux maux du monde existent, mais il y a une inertie omniprésente. Ses critiques pointent souvent vers une 'globalisation de l'indifférence', où le focus sociétal sur la richesse matérielle et l'individualisme éclipse la solidarité humaine de base et le soin des marginalisés. Cette malaise spirituelle et morale se manifeste par un échec à agir de manière décisive contre les injustices et les souffrances, un thème qui a résonné tout au long des discussions du forum.
L'appel du forum, inspiré par des leaders comme Mandela et des guides spirituels comme le pape François, est à une résurgence du courage moral. Il ne s'agit pas simplement de prendre des actions audacieuses mais de cultiver une attitude soutenue et engagée envers le changement et la justice. Cela implique de voir au-delà de ses préoccupations immédiates pour comprendre les implications plus larges de l'inaction sur la pauvreté mondiale, la dégradation environnementale et l'inégalité sociale.
Pour combattre cette léthargie morale et spirituelle, le forum a proposé plusieurs stratégies d'action. Celles-ci incluent la promotion de programmes d'éducation interconfessionnelle qui non seulement favorisent la tolérance mais aussi une compréhension profonde et un respect pour différentes traditions et croyances. Ces programmes pourraient cultiver le genre de vertus morales exemplifiées par Mandela, encourageant une nouvelle génération à agir avec courage et conviction.
De plus, il y a une poussée pour créer davantage de plateformes où les leaders religieux et communautaires peuvent interagir directement avec les décideurs, garantissant que les dimensions morales et éthiques des problèmes mondiaux ne soient pas reléguées au second plan mais soient intégrales à l'élaboration de solutions. Ces plateformes pourraient faciliter un échange d'idées et de meilleures pratiques plus robuste, permettant aux différentes communautés d'apprendre les unes des autres et de mobiliser une action collective plus efficace.
En essence, le Forum interreligieux du G20 de 2024 a posé un défi ainsi qu'une feuille de route.
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