Au bout d’une piste sablonneuse qui s’étire dans une forêt de rôniers, voici Kalambari, un village situé dans la zone de Koundoul, en périphérie de N’Djaména.
Ici, ils sont environ six mille Camerounais mousgoum à s’y abriter sous des bâches installées à perte de vue. C’est le plus grand camp des réfugiés camerounais à N’Djaména. Grâce à la mobilisation des ONG comme le HCR, ou encore le JRS, ces déplacés tentent d’organiser un semblant de vie ordinaire.
« Dormir sous les arbres, personne ne le souhaite ! », s’exclame un des nombreux bénévoles qui assistent les réfugiés. La prise en charge médicale des femmes, notamment celles enceintes et la scolarisation des enfants sont parmi les urgences. Ce jour-là, mercredi 16 février 2022, les réfugiés reçoivent la visite de l’ambassadeur du Canada au Cameroun et au Tchad. Par la voix de leur porte-parole, les réfugiés en profitent pour égrainer quelques doléances. Leur représentant réclame un centre de santé où les réfugiés pourront se soigner dignement. Il se réjouit des efforts du Service Jésuite pour les Réfugiés (JRS) qui construit une école pour les enfants. L’ONG jésuite forme également des enseignants sélectionnés parmi les réfugiés car certains sont détenteurs d’un diplôme.
A la fin de la rencontre avec les réfugiés, l’ambassadeur du Canada a salué la mobilisation des gouvernements camerounais et tchadien, ainsi que celle des ONG qui viennent en aide à ces déplacés; il a souhaité que le problème de fond qui oppose les deux communautés au Cameroun soit résolu. Ce qui permettra leur retour dans leurs villages respectifs.
Pour rappel, en novembre 2021, des violences intercommunautaires ont éclaté à Kousséri au Nord du Cameroun. Elles ont opposé des éleveurs arabes et des pêcheurs mousgoum. Ils ont été nombreux à fuir ces affrontements pour se réfugier au Tchad voisin. Depuis leur arrivée en territoire tchadien, le gouvernement, à travers l’Agence nationale d’accueil et de réinsertion des réfugiés et rapatriés (ANARR), en partenariat avec les ONG et le HCR, s’organise pour offrir les meilleures conditions de vie possible à ces déplacés. Pour des questions sécuritaires, les réfugiés sont séparés selon leurs communautés respectives et accueillis sur trois sites différents dans la périphérie de N’Djaména : Farcha est le premier site, Guilmey le deuxième où sont accueillis environ 3.000 arabes, et enfin, le site de Kalambari qui accueille environ 6.000 réfugiés, plutôt Mousgoum. Qu’ils soient Arabes ou Mousgoum, leur souhait le plus pressant est le retour dans leur pays, le Cameroun. Ils espèrent que le gouvernement camerounais les rapatriera dans un bref délai.
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