Les jeunes filles déscolarisées pour diverses raisons font partie des populations vulnérables invisibles en Afrique subsaharienne. La plupart d’entre elles ont survécu à des événements traumatiques et sont confrontées à des crises existentielles.
Cette situation interpelle très fortement l’Eglise Catholique. En Côte d’Ivoire et au Burkina Faso, on compte respectivement 75 et 65 centres et foyers catholiques qui offrent un cadre d’accompagnement et de formation en vue de l’insertion socioprofessionnelle de ces jeunes filles vulnérables.
Selon Messingué Jean, Directeur du COPAC, la santé mentale doit être un volet essentiel du dispositif d’accompagnement des jeunes filles dans les foyers et centres de formation. Le projet d’insertion socio-professionnelle des jeunes filles réussira mieux si elles ont pu se reconstruire du poids de leur histoire traumatique et renforcer leurs compétences psychologiques. Or, la plupart des personnes qui assurent la formation humaine et spirituelle de ces filles n’ont pas reçu de formation pour prendre en charge le volet psychologique. C’est pour cette raison que le COPAC apporte, depuis quelques années, son soutien dans l’accompagnement psychologique des jeunes filles vulnérables qui sont accueillies dans les centres et foyers catholiques.
Le COPAC est un centre universitaire jésuite créé au sein de l’ITCJ et du CERAP Université Jésuite d’Abidjan pour la promotion du bien-être psychologique et spirituel en Afrique.
Depuis 2022, une équipe du COPAC assure l’accompagnement Psychologique et Spirituel des jeunes filles du Centre d’Accueil et de Réinsertion Sociale des Jeunes Filles ‘’Mon Refuge’’ d’Assinie. Mon Refuge est un centre qui accueille des jeunes filles vulnérables notamment les filles déscolarisées, jeunes filles en conflit avec la loi ou des filles avec des difficultés familiales en vue de leur réinsertion socio-professionnelle. Le Centre a sollicité un partenariat avec le COPAC l’accompagnement Psychologique et humain des jeunes filles. Une équipe des Diplômés en Soutien Psychologique de Première Ligne (SPL) du COPAC assure ce service sous la supervision de Messingué Jean, PhD. Le suivi se fait en suivant un programme de six mois élaboré à partir des besoins de restauration et des problématiques croissance psychologique identifiées à partir d’une étude exploratoire.
Le parcours des professionnels du COPAC au sein de mon Refuge a été d’une aide importante dans l’amélioration de la santé mentale des filles et pour le développement de la meilleure version d’elles-mêmes. Par ailleurs, plusieurs témoignages confirment les bienfaits de l’accompagnement des professionnels du Soutien Psychologique de Première Ligne dans la croissances psychologique et émotionnelle des filles.
Témoignages des jeunes filles
Les témoignages des filles avec le constat des accompagnateurs attestent que le parcours d’accompagnement psychologique et existentiel qu’elles font est une véritable expérience thérapeutique. Voici l’extrait de témoignage de deux filles du centre Mon Refuge.
Témoignage 1
À mon arrivée à Hébron, j’étais blessée, j’avais beaucoup de choses sur le cœur. Mais il n'y avait personne à qui je pouvais me confier. Mais à Hébron nous avons reçu des tatas qui sont venues nous écouter, nous enseigner et nous apprendre à ouvrir le cœur pour nous libérer nous-mêmes. Les écoutes m'ont énormément fait du bien et m'ont fait comprendre que je me suis fait des blocages dans le cœur qu'il fallait que je me détache. Tata Maguy a été extraordinaire parce qu’elle a été à ma disposition pour compatir à mes douleurs. Je m'exprimais librement, j’étais heureuse de savoir qu'elle était là pour moi. Aussi on a joué, on a ri et on a prié avec les tatas. Avant j'avais des difficultés à communiquer avec ma mère car j’avais trop de rancunes pour elle. Mais grâce à tata Maguy aujourd'hui je cause avec elle, j'ai ri avec elle comme si on était des amis. Je ne pouvais pas lui parler car sa présence me rappelait tout ce que j'ai vécu de douloureux avec elle. Je peux dire que c’est Dieu même qui a envoyé les tatas envers nous pour nous accompagner. On allait rester comme ça peut-être même devenir des prostituées après sans cet accompagnement. Je suis fier de moi-même aujourd’hui de la femme que je suis devenue et tout ça grâce à tata Maguy. Je ne sais comment lui dire merci, que Dieu la bénisse dans son œuvre. Merci également à toutes les tatas pour tout votre soutien, merci à Hébron et au fondateur.
Témoignage 2
Je suis très heureuse d’avoir rencontré les tatas même si au début je ne savais pas ce qu’elles sont venues faire exactement. J’ai appris des choses qui m’ont fait du bien et qui ont fait que je suis devenue plus mature.
Je reconnais que je n’avais pas un bon comportement parce que je m’énervais vite. Je ne pouvais pas tolérer quand une personne me parlait mal et je n’aimais pas qu’on me fatigue. Parfois je boudais beaucoup et ‘pour moi ne restait pas à l’étranger’. À cause de cela j’avais même beaucoup de problème dans mon lieu de stage, on me traitait d’impoli. Mon patron ne voulait plus que je vienne travailler. Aujourd’hui, grâce à l’accompagnement des tatas j’ai changé. J’arrive à ignorer plusieurs choses que je n’acceptais pas avant, je suis même aller demander pardon à mon patron pour mon comportement dans mon lieu de stage et tout va bien maintenant.
Je peux dire que ma tata m’a rééduqué, elle m’a fait comprendre que gros cœur n’arrange rien mais ça détruit au contraire nos relations. Peut-être même que si les tatas n’étaient pas venues nous écouter j’allais arrêter la formation et les stages. Mais Dieu merci, elles sont venues ouvrir mes yeux sur mon comportement et je suis reconnaissante pour cela. Je dis un grand merci pour l’attention que vous nous avez porté parce que ce n’est pas tout le monde qui cette chance.
L’ambition du COPAC est d’accompagner les centres et foyers qui accueillent les jeunes filles vulnérables à mieux intégrer le bien-être psychologique dont dépend fortement la réussite l’insertion professionnelle et l’accomplissement sociale dans leurs activités. Pour cela, le renforcement des compétences des acteurs et l’élaboration d’une politique et des outils d’accompagnement sont indispensables.
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