Mettre fin aux inégalités, mettre fin au SIDA, mettre fin aux Pandémies : que tous puissent profiter des fruits durables de la santé et du bien-être.

Le thème de la Journée Mondiale de lutte contre le SIDA 2021 est : « Mettre fin aux inégalités, mettre fin au SIDA, mettre fin aux pandémies ». Depuis 1988, la Journée mondiale de lutte contre le SIDA a permis à l'humanité de réfléchir aux ravages causés par la pandémie du VIH et du SIDA. Plus de 35 millions de personnes ont perdu la vie à cause du SIDA depuis 1981, date à laquelle le premier cas a été signalé. Bien que le taux de nouvelles infections ait baissé de 30% en 2020, on estime qu'environ 1,5 million des nouvelles infections se sont produites ; 1,3 million d'entre elles étaient des adultes, tandis que 160 000 étaient des enfants de moins de 15 ans. Plus de 37 millions de personnes vivent avec le virus. En 2020, les nouvelles infections en Afrique subsaharienne étaient estimées à 870 000, les jeunes filles de moins de 24 ans étant les plus touchées.

Il y a vingt ans, la Compagnie de Jésus a mis sur pied le Réseau Jésuite Africain de Lutte Contre le VIH/SIDA (AJAN) pour aider et restaurer la dignité des personnes infectées et affectées par le VIH et le SIDA. La mission d'AJAN est guidée par les Préférences Apostoliques Universelles de la Compagnie de Jésus formulées en ces termes : montrer le chemin vers Dieu, marcher avec les exclus, cheminer avec les jeunes et prendre soin de notre maison commune. A travers la promotion des stratégies préventives et la sensibilisation, AJAN se préoccupe activement des plus vulnérables de la société - les malades, les personnes âgées et les jeunes, qui sont les plus touchés par le VIH.

Selon l’ONUSIDA, « bien que le monde ait les moyens de vaincre le VIH/SIDA, les inégalités structurelles ont rendu difficile la mise en oeuvre efficace des solutions disponibles de prévention et de traitement. » Le thème de cette année reconnaît qu'il existe des inégalités dans la manière dont les pays et les sociétés réagissent au SIDA et à d'autres pandémies comme le Covid-19 ; que nous devons mettre fin à ces inégalités car elles constituent une sérieuse menace pour la vie, le bien-être humain et écologique.

Ce thème a une forte corrélation avec le thème de l'Année ignatienne (500 ans de la conversion de saint Ignace de Loyola, Fondateur de la Compagnie de Jésus) : « voir toutes choses nouvelles en Christ ». Les deux thèmes appellent à plus d'engagement, de conversion ou de changement, afin de promouvoir le bien-être et la dignité de tous, ainsi qu’accentuer notre engagement et accroître nos ressources pour le dépistage, le traitement et la prévention et la prise en charge.

En cette année ignatienne, les jésuites et leurs collaborateurs désirent voir avec les yeux du Christ aimant et compatissant ce qui doit changer au niveau individuel et communautaire afin que notre ministère et notre engagement vivifiant puissent porter des fruits durables. Travailler pour mettre fin aux inégalités, mettre fin au Sida et mettre fin aux pandémies nécessite un changement d'état d'esprit (mentalité), du mode d’agir et un coeur aimant pour lancer des actions concrètes et précises contre le VIH/SIDA et pour vaincre la pandémie de la COVID-19 ainsi que d'autres pandémies de notre époque.

Au regard du VIH/SIDA, les inégalités prennent des formes sociales, économiques et structurelles. Les inégalités persistantes entre les femmes et les hommes affaiblissent considérablement les efforts visant à freiner la propagation du VIH/SIDA et cela aggravent la vulnérabilité. Il est important d'attirer l'attention sur la discrimination sociale et systémique qui est fortement ancrée dans presque toutes nos structures sociétales. Une telle discrimination prive les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) des chances équitables dans la vie, car elles luttent perpétuellement contre la combinaison de la honte, de blâme, d'isolement, de rejet et de la peur de la mort.

Un principe fondamental de l'enseignement social de l’Église reconnaît l’accès équitable aux biens de la terre et la satisfaction des besoins fondamentaux de tous, y compris la santé. Ainsi, toute PVVIH, qu'elle soit en milieu rural ou urbain, devrait avoir accès à la prévention, au traitement, aux soins et à l'accompagnement, quel que soit son sexe, son origine, sa race ou sa religion. On ne peut pas parler de la miséricorde, de la compassion et de la justice sociale ou la mondialisation alors qu'il y a plus de 37 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde, dont 25 millions en Afrique – des femmes, des hommes adultes et des enfants- quasiment oubliés et confrontés aux inégalités de traitement, d'accès aux soins médicaux et d’une existence digne. Un appel pour un monde juste est un appel à la pratique de l’inclusivité, de l'égalité sans laisser personne de côté.

En tant que croyants, les jésuites et leurs collaborateurs en Afrique partagent la mission du Christ de protéger et de donner à tous la vie en abondance : « Moi je suis venu pour que les hommes aient la vie et qu’ils aient la vie en abondance » (Jean 10 :10). Au cours de ces deux dernières décennies, le Réseau Jésuite Africain de Lutte Contre le VIH/SIDA (AJAN) a renforcé sa mission d'accompagner les personnes infectées et affectées par le VIH à travers une approche holistique intégrée afin d'éliminer les inégalités économiques et sociales auxquelles elles sont confrontées au quotidien dans toutes les sphères de la vie.

Bien que des progrès significatifs aient été réalisés en matière de dépistage, de traitement et de prévention, nous devons nous rappeler que le VIH continue de se propager et que la dynamique ne cesse de changer. Le VIH est toujours une réalité ; les statistiques sont éloquentes à cet égard et diverses ressources doivent être engagées pour lutter contre le VIH/SIDA et la Covid-19. Nous devons continuer à être créatifs, innovants et collaboratifs. Nous ne pouvons pas baisser la garde.

J'en appelle à toutes les femmes et tous les hommes de bonne volonté occupant des postes de responsabilité - qu'il s'agisse du gouvernement, des organisations directement concernées, de l'Église ou des dirigeants publiques - à travailler ensemble pour vaincre les ennemis de la vie humaine, y compris le VIH/SIDA et d'autres maladies mortifères, telles que le paludisme et la tuberculose, ainsi que de nombreuses autres formes de pandémies qui dégradent la vie, telles que l'injustice, la trafique des êtres humains, la pauvreté, la violence liée au genre et les abus faits aux enfants. Dans notre effort collectif pour « Mettre fin aux inégalités, mettre fin au SIDA, mettre fin aux pandémies », écoutons les sages conseils du Pape François selon lesquels « chaque homme [ou femme] pour lui-même [ou elle-même] » n'est pas une solution ». Nous sommes appelés à être des disciples missionnaires du Christ ressuscité, dont la mission est d'annoncer la Bonne Nouvelle à tous, de briser les servitudes de toutes sortes et de donner à tous la santé et la guérison. (Luc 4:18; Jean 10:10).

Je prie, avec l’intercession de la Bienheureuse Anuarite Nengapeta dont l’Eglise en Afrique fait mémoire en ce jour, pour tous les jésuites et leurs collaborateurs d'Afrique et du monde entier afin que votre travail porte des fruits durables. Alors que nous célébrons l'Année Ignatienne, puissiez-vous découvrir des nouvelles possibilités, opportunités et initiatives pour vaincre le VIH/SIDA et toutes les autres pandémies en collaboration avec d'autres acteurs tant publics que privés assoiffés de justice, de l'égalité, du bien-être, de la santé et de la paix, sur le chemin d'un futur radieux.

Agbonkhianmeghe E. Orobator SJ

President

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Télécharge {Journée Mondiale Contre le SIDA Message JCAM 2021}

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